• La Bazadaise aurait existé du temps des Romains. Elle serait d'après J. COURREGELONGUE (thèse 1869), une des races les plus anciennes du Midi.
• "Une race laissée par les Maures comme monument de leur passage" selon M. DUPONT, médecin vétérinaire à Bordeaux, membre de la société d'Agriculture en Gironde, en 1848.
• Toujours fondée sur des thèses ethnologiques, le professeur GIRARD plaide pour un croisement du type ibérique avec le type d'Aquitaine. C. DAUGREUILH (thèse 1929) tient cette hypothèse comme la plus vraisemblable.Le type ibérique, provenant de l'invasion des Ibères, serait à l'origine des races pyrénéennes. Le croisement avec le type d'Aquitaine serait très ancien, étant donné l'homogénéité d e la population et la constance de la transmission des caractères.
• Certains voudraient en faire une race autochtone, conservée pure et exempte de sang étranger.
1ère phase.
Les Bœufs, dont le dressage commençait à un an et demi, montraient des qualités d'animal de trait d'animal de trait : infatigable, adroit, rapide d'allure, robuste, énergique, endurant, résistant à la fatigue et à la chaleur, sobre et rarement malade.
A quatre ans et demi, attelés à deux au joug, ils étaient utilisés pour les charrois sur route (dans les landes pour le transport du bois, le bas Armagnac pour celui du vin, la vallée de l'Adour pour les cailloux et graviers).
Les vaches, plus vives et plus ardentes au travail, effectuaient les mêmes travaux.
Dans la deuxième partie de sa vie, le bœuf de quatre – cinq ans était engraissé pour la boucherie. Ses qualités bouchères étaient remarquables avec un rendement élevé.
Les effectifs de la race ont doublé entre 1892 et 1943, passant de plus de 30 000 têtes à plus de 60 000. Cette expansion est à mettre en relation avec l'action de certaines personnalités tels que le sénateur Courrègelongue, le baron de Poyferré de Cère et le baron de Ravignan. La collaboration du Herd Book permet la promotion de la Bazadaise à travers des expositions, comices et concours apportant une notoriété grandissante à cette race.
Elle fournissait de bons sujets pour le travail, et des veaux à chair blanche très appréciés. Malheureusement, cette production de veaux se fait ressentir au niveau de la pureté de la race (abattage des bons sujets mâles ou femelles). Le Herd Book maintient cependant l'homogénéité par ses actions d'amélioration et de production de reproducteurs de la race.
C'est ainsi qu'en 1943, la race Bazadaise arrive à un effectif de 61 000 têtes, nombre jamais atteint depuis son apparition.
Autre avantage de cette race, elle s'entretenait convenablement sur des pâturages médiocres ou des sous bois. A l'époque, la race Bazadaise fournissait la quasi totalité de la viande pour la consommation locale.
2ème phase.
A partir de 1946, la mécanisation se développe, anéantissant l'espérance de progression de la Bazadaise.
Les Bazadaises vont être vendues à la boucherie traditionnelle pour financer l'achat des premiers tracteurs.
Entre 1943 et 1958, l'effectif de la race diminue d'un tiers (10 000 têtes rien qu' 1955) en raison de la mécanisation des exploitations et du manque de fourrages.
Autour des années 50, l'effectif laitier tend à s'accroître au détriment des bœufs et vaches de travail.
Entre 1958 à 1967, c'est la moitié des effectifs qui disparaît. L'effectif estimé dans les années 60/70, n'est plus qu'une dizaine de milliers .
C'est vers 1966 que l'élevage de la Bazadaise commence à s'orienter essentiellement vers la production de viande, la motorisation se faisant de plus en plus croissante dans l'agriculture.
En 1976, un troupeau bazadais ne comportant plus que 450 – 500 bêtes.
Cette régression spectaculaire est accentuée par la production intensive de veaux de boucherie élevés sous la mère – production renommée depuis 1959. Très appréciée, la production de veau blanc bazadais porte atteinte à la race : les meilleurs sujets étant abattus vers 3 à 4mois, le renouvellement des femelles souches est fortement diminué.
Cette production devient vite financièrement insupportable pour les exploitations : à la fin des années 70, la production laitière se développe grâce aux revenus mensuels plus élevés et réguliers.
3ème phase.
Une troisième phase débute donc à la fin des années 70 : la mise en place d'un programme de sauvegarde.
En effet, le cheptel des animaux inscrits au Herd Book (Livre généalogique créé en 1896) est calqué sur l'effectif global. En 1960, seulement 728 animaux sont inscrits au livre généalogique.
Aidés financièrement par les pouvoirs publics, les défenseurs de la race, le Herd Book et les éleveurs ont alors axé leur effort de sélection sur la production de viande, reconversion inévitable de la bazadaise.
Le nombre d'animaux inscrits augmentent, mais celui du cheptel total stagne.
C'est pourquoi, en 1978, les éleveurs, avec l'aide technique de l'ENITA de Bordeaux, établissent un programme de gestion du patrimoine génétique : pour éviter la consanguinité, huit familles de mâles et de femelles ont été constituées.
- vu la faiblesse des effectifs, la sélection sur descendance est impossible; les jeunes taureaux sont recrutés par une sélection sur ascendance de plus en plus rigoureuse avant d'être placés en station d'évaluation pour le contrôle sur performance propre (contrôle individuel).
- à la fin des années 80, les départs à la retraite, les cessations d'activité ainsi que les reconversions vers la monoculture de maïs ou le gavage provoquent à nouveau une diminution du nombre d'élevages, cependant, le cheptel reste, lui, stable, suivant ainsi la tendance générale d'augmentation de la taille des troupeaux.
- Au début des années 90, les élevages d'élite des différents département attachent une grande importance à la sélection, les améliorations se répercutent jusqu'au niveau des élevages traditionnels convertis à la production de veaux sous la mère.
Le programme d'accouplement raisonné permettant de lutter contre la consanguinité estsuivi par la presque totalité des éleveurs (98% en 1991).
La Bazadaise comme toutes les autres races, souffre d'un renouvellement "dérisoire" des éleveurs. Pour l'avenir de celle-ci, néanmoins, promotion et sélection restent primordiales.
La race Bazadaise, dont on a pu dire qu'elle est présente dans le Bazadais depuis le Moyen – Age, est peut être l'une des vieilles races de France.
Son berceau est l'ancien arrondissement de Bazas (cantons de Bazas, Grignols, Captieux, Villandraut, Auros et Saint Symphorien), cette race est bien adaptée aux conditions naturelles aux nécessités économiques de la région. (carte cantons/départements)
Jusqu'à la fin des XIXème siècle, son territoire se limite à la région de Bazas, pays d'élevage, et au département des Landes où elle cohabitait avec la race "Marini" (plus petite et plus foncé, dite race bazadaise abâtardie).
De la fin du XIXème siècle aux années 20, la zone de la bazadaise s'étend jusqu'au sud de l'Adour. Dès 1905, elle pénètre dans le Lot-et-Garonne et dans les Landes, au nord de Parentis, Pissos et Sore et au sud jusqu'à Sabres, Labrit, Villeneuve de Marsan, Cazaubon, Gabarret et Sos.
A la veille des années 30, la BAZADAISE occupe exclusivement le Sud-Est de la Gironde, le Nord-Est des Landes, le Nord-Ouest du Gers et la partie Sud-Ouest du Lot-et-Garonne.
Des années 30 jusqu'aux années 70, la zone d'extension de la BAZADAISE se prolonge vers les Pyrénées et le Gers.
En 1970, un recensement général agricole fait apparaître deux noyaux principaux : le Bazadais et le Tursan, avec de forts effectifs dans les régions limitrophes.